LES COMMENTAIRES DE DEGUSTATION DU 18 DECEMBRE 2010

LA GRANDE DEGUSTATION DU 18 DECEMBRE 2010 / COMMENTAIRES

                        Cette dégustation, unique dans l’année, est la synthèse du travail de recherche effectué tout au long de l’année, dans les terroirs connus ou non, chez des vignerons illustres ou totalement inconnus. Elle a pour but de proposer à la dégustation des vins rares, humanistes (vous savez, ces vins qui ont quelque chose à nous raconter), exceptionnels par leur qualité, et cela pour un prix symbolique de 20€ par personne, soit le prix d’un verre de l’un de ces vins dans n’importe quel bar à vins de nos métropoles régionales ou nationale.

                        Cette année, cette dégustation a été loin de faire le plein, et même d’atteindre le seuil minimum que je m’étais fixé. J’ai néanmoins maintenu cette réunion bachique afin de ne pas pénaliser les adeptes présents (qui au passage étaient tout heureux pour le même prix de pouvoir gouster deux fois plus). J’ai enfourné ma déception dans ma poche, et réfléchis évidemment à une remise en cause de ce système de dégustation basé sur la gratuité qui, beaucoup le savent, entraîne toujours, au fil du temps, une dépréciation du service ou du produit qu’elle est censée promouvoir.

                        Cela fera l’objet d’un prochain article dans ce même blog.

                        En attendant, voici les commentaires de dégustation des différents vins préparés et proposés ce 18 Décembre :

SAUMUR CHAMPIGNY / Dom. des Roches Neuves / LA MARGINALE 2008

            . Les vins de ce célèbre domaine ligérien sont toujours très difficile à appréhender en dégustation pure. Une fois de plus, la cuvée présentée a été reconnu comme grande cuvée d’avenir (sur 10 à 15 ans), mais actuellement sur la défensive : Nez de cerise, de Menthol, et bonne minéralité, bouche savoureuse, racée, veloutée, salivante. A rentrer en cave pour 5 ans. Note actuelle : 16/20      Note d’avenir : 19/20

CHINON / Dom. Alliet / COTEAU DU NOIRE 2008

            . Le millésime 2008 a été décliné dans ce domaine de grande renommée, en vins musclés. La cuvée COTEAU DU NOIRE          est un vin aux effluves de fruits noirs (mûres), d’épices, de violette, de réglisse , et à la bouche onctueuse, puissante (tanins fins bien présents), riche et solaire, presque sudiste. Son optimum sera atteint entre 5 et 10 ans et accompagnera un Tournedos Rossini par exemple. Note actuelle : 17/20     Note d’avenir : 18/20

LADOIX 1° CRU LA CORVEE 2007 / Dom. NAUDIN FERRANT

            . Détour très apprécié en Bourgogne puisqu’on peut affirmer que les deux vins de cette région ont été les têtes d’affiche de la journée. Ce Ladoix 1° Cru, au nez de framboise, de cerise, virant sur le sous-bois et le gibier en second nez, développe une bouche concentrée et fraiche, juteuse et enveloppante, fine, distinguée et longue. Que du charme liquide dans le verre. Sur un rôti de biche. Note actuelle : 18,5/20      Note d’avenir :   18,5/20

NUITS ST GEORGES 1° CRU LES DAMODES 2008 / Dom. NAUDIN FERRANT

            . Grand vin avec au nez des arômes de fruits noirs, d’épices (poivre blanc), de grillé, de tabac, de torréfié. La bouche est puissante, pleine, soutenue par une trame tanique fine et élégante qui va se fondre sous peu. La finale est sans fin. Un vin immense par sa présence actuelle et son avenir que l’on entrevoit exceptionnel. Tentez un lièvre à la royale.  Note actuelle : 19/20          Note d’avenir : 19,8/20

COTEAU DU LANGUEDOC / MAS JULLIEN ROUGE 2007

            . L’alchimiste Olivier Jullian a encore frappé, et ce millésime a fait sans doute le vin le plus proche de ce que recherche Olivier depuis longtemps : Une définition aromatique du Sud sur une structure de bouche de type septentrional. Sans doute l’un des vins du Sud le plus digeste, avec cette fine sucrosité dans une enveloppe élégante et fraiche, à la bourguignonne. A boire après un carafage de 3 h minimum et jusqu’en 2018. Note actuelle : 17,5/20     Note d’avenir : 19/20

COTES DU ROUSSILLON / DOMAINE GAUBY/ CUVEE MUNTADA 2008

            . Gérard Gauby, depuis 25 ans, est en quête du grand vin à l’équilibre parfait, recherchant finesse et complexité représentant la quintessence du terroir de CALCE en Pyrénées Orientales. Le millésime 2008 offre ici une complexité aromatique étourdissante (herbes, fleurs, épices, réglisse, cèdre, gibier, fumé mineralité                                                                                                                                                            garrigue, graphite, laurier et menthol !!!)sur une structure dynamique, onctueuse, fine et aerienne, fraiche et élégante. Du grand Art. A boire après 4 heures de carafage, mais à garder 5 ans en cave, et ensuite le servir sur 10 ans. Sur un pigeonneau, une bécasse, ou un perdreau. Note actuelle : 19/20    Note d’avenir : 20/20

CHATEAUNEUF DU PAPE / Domaine LA ROQUETE / 2007

            . Ce domaine est le vignoble associé à Vieux Télégraphe. Repris il y a quelques années par la famille Brunier, La Roquête n’a pas encore la notoriété de son illustre grand frère, ni son prix d’ailleurs, mais atteint déjà son niveau de qualité.  Nez de compote de fraise, se compléxifiant avec l’aération (épices poivrées, menthol, garam massala), bouche ronde et suave, puissante et longue, mais dans registre très élégant et fin. Salivant. A boire sur 15 ans. Pour un carré d’agneau aux herbes. Note actuelle : 18/20     Note d’avenir : 18,5/20

COTES DU VIVARAIS / DOMAINE GALLETY / SYRARE 2008

            . Deuxième millésime à la cave de ce fabuleux vin à base de Syrah. 2008 fut très compliquée en vallée du Rhône, climatiquement parlant, avec un développement de mildiou « mortel ».

Ce vin à l’image des vins de ce millésime, développe des aspects plus nordistes que méditerranéens. Très beau fruité au nez (cassis), suivi de notes épicées et de menthol. En bouche, le vin s’avère aérien, avec une pointe d’acidité au travers d’une opulente matière toastée. Il sera indispensable de le garder en cave 5 à 10 ans (3 ans avant de l’apprécier avantageusement). On boira les 2007 en attendant, pour ceux qui en ont encore. Pour un rôti de bœuf en croûte. Note actuelle : 17,5/20    Note d’avenir : 19/20

MADIRAN / DOMAINE LAFFONT / HECATE 2007

            . Ce Madiran, l’un des meilleurs de l’appellation, était en bonne place lors de cette dégustation relevée. Son nez fruité (compote de cerises, prunes, mures), virant pruneaux, sa bouche concentrée, dense, ample, toastée, mais fine et élégante, longue et fraiche, a surpris tout un chacun, ne pensant pas retrouver un Madiran à ce niveau. A méditer. A boire dés à présent après 3 heures de carafage, et/ou à garder 7 à 10 ans encore pour d’autres plaisirs. Un cassoulet à la coenne et au confit d’oie.   Note actuelle : 17,5/20      Note d’avenir : 18,5/20

POUILLY FUME / DOM. DIDIER DAGUENEAU / PUR SANG 2008

            . Seul blanc de la dégustation, mais quel vin blanc !!, l’un des plus grands (et plus recherchés) SAUVIGNON du Monde. Le nez est très Pomelos, groseille, pierres frottées.

La bouche est tendue, cristalline, précise, longue et fine, se terminant sur une trame beurrée et salée. Pour un beau plateau de fruits de mer et de crustacés, mais aussi de fromages de chèvre. A boire sur 10 ans.   Note actuelle : 17/20   Note d’avenir : 18,5/20

BANYULS RANCIO / Dom. VIAL MAGNERES/AL TRAGOU 1983

            . On a rarement l’occasion de déguster un vin doux naturel de cet âge. Sur la base d’une sucrosité moyenne, non pâteuse, le nez developpe des arômes de fruits secs (noix, noisettes, cajou), de cerise à l’eau de vie, d’herbes sèches, de tabac blond. La bouche est suave, puissante mais pas envahissante, ronde, veloutée, avec beaucoup de fraicheur en finale qui se trouve être d’une exceptionnelle longueur. Avec un dessert au chocolat, des fromages bleus, et/ou un havane si on aime.

Note actuelle : 18/20     Note d’avenir : 18/20

COTES DU BRULHOIS / CLOS POUNTET / L’HORLOGE 2006

            . En début de dégustation, j’ai proposé cette bouteille pour démarrer par une découverte, mais aussi dans le but de se faire la bouche à la dégustation. Divine surprise, ce vin élevé 18 mois en fût de chêne, pur MALBEC (le cépage de Cahors), à faible rendement, développe un nez  élégant de fruits noirs, d’épices puissantes sur le registre poivré, de cèdre, de cuir, d’encaustique. La bouche est élégante, fine, d’une tension extrème, bien structuré sur des tanins fins et quasiment fondus. Un très beau vin qui en remontrerai à 90% des vins de Cahors. A boire après un carafage de 2 h, sur un civet de canard. Note actuelle :   16/20       Note d’avenir : 17,5/20