Chers amis du bon vin, bon jour
Vous êtes quelques uns à vous être inquiétés de ne plus avoir de nouvelles de l'Auberge d'Astarac, de la Compagnie des vins, de Lucie, de Christian.
Vous aviez tort de supposer le pire: nous sommes à l'autre bout du monde, les pieds dans l'eau turquoise d'un lagon pacifique, sous un soleil ardent, servis comme des Pachas, ... . FLOP !!!
LA BULLE EXPLOSE................. En fin de compte, comme l'année dernière, nous "prenons les eaux" à Vals les bains, en Ardèche, afin de soigner notre diabète et de recharger les batteries mises
à mal tout au long de cette saison. Croyez bien que ce n'est pas un luxe, la restauration est un métier de jeunes, et chaque année, nous nous éloignons inéxorablement de cette définition.
Comme nous ne savons pas rester sans rien faire, nous profitons de ce séjour pour rendre visite à de nombreux vignerons de la Vallée du Rhône, toute
proche. Vous le savez bien, je ne peux vous proposer un vin que si il y a compatibilité d'humeur avec le producteur, ce point étant tout aussi important que la qualité du vin produit.
Pour cette raison, le moment passé au Domaine est important, primordial même, car il va inconsciemment orienter ma perception du vin produit, je suis humain avant tout. Toutefois, pour éviter une
trop grande emprise du phénomène, je ne déguste jamais sur place, préférant acheter (comme tout un chacun) un carton de plusieurs cuvées différentes et les analyser en dégustation à l'aveugle une
fois revenu à la cave.
Si j'en crois mes amis vignerons, cette démarche est plutôt rare, car bien souvent le distributeur ou marchand de vins éxige la gratuité de
l'échantillonage, voire d'un ré-échantillonage. Pour ma part, je laisse libre le vigneron de m'offrir tout ou partie de mon achat, comme du tarif de facturation. (Il m'arrive même de payer des
bouteilles que l'on veut m'offrir notamment si le vigneron est tout jeune dans le métier. Je suis bien placé pour savoir que c'est à ce moment là que l'on a le plus besoin d'argent. Imaginez
le budget que représente un échantillonage de tous les profesionnels se présentant au domaine. Je me suis laissé dire qu'il y en avait même qui se constituaient une cave de cette façon!!!). En
général, sa réaction montre l'intérêt qu'il porte à ma présence, à mon activité, et à l'éventuelle collaboration qui pourrait s'en suivre.
Et la somme des réactions d'une même régon est également interessante à analyser. Prenons par exemple la Région Septentrionale de la Vallée du Rhône où fleurissent les appellations Crozes et
Hermitages, St joseph et Cornas, Côte rotie et Condrieu, il y est trés difficile d'obtenir un R.V. (Pas de réponse aux divers courriels envoyés); une fois sur place, vous avez bien vite
l'impression de faire perdre du temps à votre interlocuteur qui vous explique calmement que sa priorité est la vente au caveau et qu'à vous, professionnel, on peut vous octroyer une remise de 10%
sur le tarif particulier, mais pas un centime de plus (cela ne payant ni le transport, ni la dégustation necessaire à tout nouveau vin, ni notre travail commercial).
Ayant jusqu'alors rencontré que des vignerons du Sud, où l'interactivité de nos deux métiers est bien comprise, je suis resté tout un temps interloqué
par l'attitude des vignerons de cette région qui, vue leur situation géographique, ont peu de souci de commercialisation de vins trés tendance (légers, fins et fruités), bons, au rapport
prix/plaisir élevé. On se mettrait presque à espérer une bonne crise économique.
Mais comme dans tout, il y a des exceptions, et c'est de ces exceptions que je vous parlerai dans ma prochaine carte postale bachique.
PS/ Au 5 octobre 2008, Les vendanges sont quasiment terminées en Rhône Sud, et à mi-temps en Rhône Nord. La qualité de ce millésime sera fonction du tri éffectué et à la vigne et au chai,
car les fortes pluies de fin d'été ont provoqué un développement trés important des maladies (pourriture de la grappe). Ces tris ont souvent amputé les rendements de moitié, sur des quantité déjà
faibles (- 20% à cause des pluies de Juin). Voici ce que me disait un jeune vigneron talentueux: "Si dans deux ans on écrit que j'ai reussi mes 2008, je serai le plus heureux des hommes malgré
mes rendements de 17 hl/ha."
A bientôt.